C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement camerounais a décidé de réviser les droits de transit du pétrole tchadien sur son sol. Celui-ci pense que les droits de passage, négociés en 1993 au moment où le baril de Brent était à 15 dollars, sont aujourd'hui largement dépassés. Par cette revendication, le Cameroun souhaite aligner ses royalties à la réalité du marché international du pétrole, où le baril se négocie actuellement autour de 115 dollars. Encore que le consortium d’entreprises pétrolières engagé dans le pipeline est déjà rentré dans ses frais, pendant que le Cameroun négocie encore les remboursements des emprunts contractés auprès des bailleurs de fonds. En effet, certains des documents comptables révèlent que trois ans seulement après l’entrée en activité du pipeline, les sociétés pétrolières Exxon-Mobil, Petronas et Chevron-Texaco, avaient déjà réussi à empocher la totalité des 2300 milliards de FCFA qu’elles ont investis dans le projet. Et ceci grâce à la stabilité qu’on note sur les cours du pétrole brut sur le marché mondial ces derniers temps.
Selon le dernier communiqué du CPSP, les enlèvements de brut sont au nombre de 462 depuis l’entrée en activité du pipeline Tchad-Cameroun le 3 octobre 2003. 417 millions de barils de pétrole ont ainsi été enlevés, pour des retombées financières totales de 171 millions de dollars, soit 85,5 milliards de Fcfa. Avec les derniers chiffres du mois d’octobre 2012, le montant total des sommes engrangées par le Trésor public se situe autour de 92 milliards de FCFA pour près de 450 millions de barils de pétrole enlevés. Les modalités de la hausse seront examinées lors du prochain conseil d'administration de la Cameroon Oil Transportation Company COTCO), gestionnaire global du pipeline Tchad-Cameroun. Les négociations semblent cependant en bonne voie, car le ministère camerounais en charge de l’Eau et de l’Energie annonçait, il y a quelques temps déjà, que le Président tchadien Idriss Deby a donné son accord quant à la requête du Cameroun.