La décision du président de la République, Idriss Deby Itno, qui par décret a supprimé jeudi, 12 avril 2012 toutes les directions des affaires financières et du matériel (DAFM) des départements ministériels montre une certaine volonté de venir à bout de la mauvaise gestion des biens publics qui sévit dans nos administrations.
Cependant, au delà de cette décision, il convient de reformer la gestion des dépenses publiques en insistant la rationalisation de ces dépenses. Ainsi, la suppression des DAFM permettrait au ministère des finances de jouer un rôle plus important dans l’exécution des marchés publics de travaux et de fournitures.
Il conviendrait de s’inspirer du modèle français qui en 2009 dans le cadre de la reforme générale des politiques publiques(RGPP) a mis en place un service des achats de l’Etat. Ce dernier est chargé de définir et de veiller à la mise en œuvre de stratégies pour tous les achats courants des administrations de l’État, c’est à dire des achats communs liés au fonctionnement des services.
Au Tchad, la mise en place d’une telle structure similaire permettrait de professionnaliser l’ensemble des achats, en collaboration avec les ordonnateurs des ministères. La professionnalisation des achatsdoit accélérer la mise en œuvre des bonnes pratiques, la mise en commun d’outils, le développement des compétences et renforcer les dynamiques différentes de chaque ministère.
Cette nouvelle entiter pourra entre autres avoir pour prérogatives :
- De déterminer le niveau auquel les besoins sont évalués afin de rationaliser les dépenses ;
- D'élaborer les stratégies d'achat en recourant, notamment, à l'analyse du marché économique, aux modes de contractualisation les plus efficients, à la standardisation des besoins et à la globalisation des procédures d'achats au niveau approprié ;
- De conclure les marchés, accords-cadres, ou toutes autres catégories de contrats destinés à répondre aux besoins des administrations de l'État en matière de travaux, services et fournitures courants ;
- De s'assurer de la bonne exécution des marchés ou contrats qu'il a conclus ou fait conclure.
Ibrahim ADOUM.