
Le niveau élevé des prix du pétrole brut sur le marché international a permis de dégager un excédent du solde extérieur global. «Une amélioration de l’orientation budgétaire sous-jacente a été observée en 2011 et le solde budgétaire global est passé d’un déficit à deux chiffres en 2010 à un léger excédent en 2011. Le déficit primaire hors pétrole (DPHP) a été ramené de 30,6% du PIB hors pétrole en 2010 à 27,9% en 2011, sous l’effet de la réduction des dépenses exceptionnelles de sécurité et d’une certaine contraction des dépenses d’investissement.» Le document fait comprendre que l’activité économique a rebondi en 2012 avec une croissance du Produit Intérieur Brut réel pouvant atteindre 6%, soutenue par la première année entière de production de plusieurs projets industriels. Des conditions climatiques favorables devraient entraîner un rebond de la production agricole et l’inflation devrait diminuer à 5% à fin-2012 grâce à la diminution des prix des produits alimentaires.
Les gisements pétroliers changent la donne
La mission a souligné dans sa déclaration qu’à moyen terme, la mise en marche de nouveaux gisements pétroliers augmentera sensiblement la production avec un effet positif significatif sur les recettes budgétaires et le compte courant extérieur. Ces perspectives favorables pourront se traduire par une augmentation de la production pétrolière de 120 milles barils par jour en 2012 jusqu’à 160 milles barils par jour en moyenne au cours de la période 2013–2017. Il a été indiqué que l’exécution du budget 2012 à la fin du mois d’août a été caractérisée par un recouvrement moins important que prévu de recettes fiscales hors pétrole et une accélération du rythme de dépenses par rapport aux objectifs de la Loi de Finances initiale (LFI). «Par conséquent, le déficit primaire hors pétrole à la fin du mois d’août a atteint 495 milliards de FCFA (plus de 80 pourcent de l’objectif annuel de la LFI). Près du quart de dépenses sur ressources propres à fin août a été exécuté hors ordonnancement» Et d’ajouter que: «la politique budgétaire expansionniste depuis le mois de juillet est reflétée dans le projet de Loi de Finances rectificative (LFR 2012), adoptée par Conseil des Ministres en mi-septembre, portant le DPHP à 28% du PIB hors pétrole (comparé à 19,7% dans la LFI) et le déficit global (base engagement) à plus de 8% du PIB hors pétrole. L’épargne constituée en 2011 servira ce besoin de financement supplémentaire»
Il faut un changement
La mission a cependant déploré l’absence de progrès dans la discipline budgétaire qui est préoccupante. Elle affirme que d’une année à l’autre la LFI ne traduit pas fidèlement la vision de politique économique du gouvernement à cause des dépenses extra budgétaires importantes. Le manque de plan de trésorerie occasionne des frais financiers substantiels et la passation des marchés publics gré à gré favorise le renchérissement du coût des investissements et des achats de biens et services. Et que «la Loi de Finances initiale pour 2013 doit être ancrée sur l’objectif de soutenabilité budgétaire à moyen terme. Grâce aux recettes pétrolières anticipées plus importantes que prévues l’année dernière, un objectif du DPHP de 25% du PIB hors pétrole en 2013, baissant graduellement à 14–15% du PIB hors pétrole en 2017, paraît approprié. Une telle trajectoire du DPHP est compatible avec la nécessité de constituer une épargne de sécurité pour faire face à un éventuel retournement des cours pétroliers». La mission sollicite qu’il y est des réformes dans la gestion des finances publiques doivent viser l’augmentation de recettes hors pétrole et l’amélioration de la chaîne de la dépense. Ces reformes doivent s’inscrire dans le cadre de la transposition au niveau national de nouvelles directives de la Communauté économique de l’Afrique Centrale (CEMAC) en matière de gestion de finances publiques, sachant que cette transposition doit être achevée avant le 31 décembre 2013. «Etant donné que les subventions des sociétés d’État sont devenues une charge importante pour le Trésor, un assainissement de la situation financière de ces entreprises s’impose urgemment, de préférence par la mise en œuvre d’une politique de vérité des prix.»
La délégation du FMI a fiat comprendre que le niveau d’endettement est relativement faible, le Tchad demeure vulnérable à la volatilité des prix des produits pétroliers. Un recours de plus en plus accru à l’endettement extérieur présente des défis importants en termes de soutenabilité de la dette, dans un contexte de capacité d’absorption limitée. «Par conséquent, une bonne évaluation du rendement économique des projets est recommandée. De plus, étant un pays à faible revenu par tête, les autorités du Tchad devraient rechercher des termes concessionnels pour les prêts extérieurs», affirme la mission.
La famine n’est pas du reste
Elle a mentionné qu’à la suite de la sécheresse l’année dernière, plus d’un million de Tchadiens se sont retrouvés dans une situation d’’insécurité alimentaire. Cette crise a été circonscrite grâce à la mobilisation des partenaires au développement et l’implication des autorités compétentes. «La réponse aux récentes inondations a été rapide, mais exige des actions concertées entre les différentes institutions étatiques responsables de la sécurité alimentaire. Il est aussi important de consacrer des enveloppes budgétaires suffisantes pour répondre à cette urgence». Aussi, la santé du secteur bancaire s’est améliorée avec la recapitalisation des banques en difficulté. Toutefois, la forte concentration du crédit bancaire vers l’Etat et de ses fournisseurs représente un risque important pour les banques. Le taux de bancarisation demeure faible mais il peut s’accroître avec le «[i mobile banking » et autres formes de monétique moderne qui se développent au Tchad. «Le système bancaire bénéficierait aussi de l’application plus rigoureuse des règles de l’Organisation pour l’harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA).» La mission a donné une bonne notre surtout que le climat des affaires reste défavorable à l’éclosion du secteur privé avec la grande partie du secteur privé évoluant dans l’informel. C’est dans ce sens que pour parer à cette situation, la mission encourage vivement les autorités à mettre en œuvre les recommandations du «livre blanc» publié par le Patronat et amplifier les efforts pour la promotion de l’économie tchadienne