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Mahamat saleh haroun

  Mahamat SALEH HAROUN 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 10:27
syndicatsSuite à un mot d’ordre de grève lancé par le syndicat des travailleurs du secteur public, les travailleurs tchadiens observent depuis ce matin, une grève de trois jours. Ils revendiquent la mise en application de l’accord sur l’augmentation salariale signé entre les syndicats et le gouvernement en novembre 2011.
Depuis ce lundi 22 octobre et jusqu’à jeudi 25 octobre, les institutions tchadiennes seront paralysées par un mot d’ordre de grève. Même le service minimum dans les institutions sanitaires ne sera pas assuré, confirment les leaders des mouvements syndicaux. A l’origine de ce mouvement d’humeur, la non-application d’un accord sur une augmentation générale des salaires signé entre le gouvernement et les responsables syndicaux. Une revendication que les syndicats brandissent depuis le mois de juillet.

Une longue attente

En novembre 2011, après une grève de trois semaines, le gouvernement tchadien a conclu avec l’Union des Syndicats du Tchad (UST), principale centrale syndicale du pays, un protocole d’accord qui porte sur l’augmentation générale des salaires et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs tchadiens dont le début d’application était prévu dès janvier 2012.

 

Après six mois d’attente, les leaders syndicaux étaient montés au créneau pour décrier cette situation. En septembre, à l’issue d’un vaste mouvement de grève qui avait complètement paralysé le pays, les leaders religieux avaient décidé de jouer le rôle de médiateur entre les syndicats et le gouvernement. Le gouvernement menaçait de ne pas verser aux travailleurs en grève depuis deux mois, leur salaire du mois d’août. De leur côté, les employés menaçaient de fermer tous les bureaux de l’administration, y compris les urgences dans les hôpitaux. Pour donner une chance à cette médiation, les syndicalistes avaient décidé de suspendre leur grève et de leur accorder 30 jours. Visiblement, la médiation n’a pas porté ses fruits.

 

Pour de nombreux partis d’opposition, le protocole d’accord sur l’augmentation des salaires des travailleurs était irréaliste, car le pays est gangrené par la corruption et ce protocole ne visait qu’à gagner du temps face à la grogne sociale de plus en plus forte.

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 07:53
La rentrée scolaire 2012-2013 a été lancée officiellement lundi au Tchad, avec une session spéciale du baccalauréat pour faire repasser les épreuves aux candidats dont l'admission a été annulée, une histoire extraordinaire mais qui reflète de nombreuses faiblesses du système éducatif d'ailleurs relevées lors d'un forum de réflexion tenu le mois dernier dans ce pays de l'Afrique centrale.


Début août dernier, le Premier ministre Emmanuel Nadingar a annulé partiellement les résultats du bac 2012 (27% de réussite pour près de 70.000 candidats), à cause d'un niveau d'admissibilité jugé trop bas. Après avoir revu les listes d'étudiants reçus, le jury n'a confirmé définitivement admis que les candidats ayant ont obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10/20, ramenant ainsi le taux de réussite à 9%.

 

 

Et les repêchés sont appelés à repasser les épreuves du bac à partir du 2 octobre 2012. Dans beaucoup de collèges et de lycées de la capitale et des villes de provinces, les cours ont déjà débuté depuis la mi-septembre. Mais ils sont suspendus cette semaine pendant le déroulement du baccalauréat.

 

Cette session spéciale de bac illustre un des symptômes pronostiqués au système éducatif au Tchad: laxisme dans la gouvernance du système. En effet, lors du dernier forum de réflexion, beaucoup d'autres faiblesses ont été relevées: inégalité dans la répartition des ressources; inadéquation de la formation aux offres d'emploi; retard et mise en œuvre imparfaite du cadre institutionnel et du bilinguisme (le français et l'arabe); traitement insuffisant de l'éducation en milieu défavorisé nomade, chez les filles et les personnes handicapées.

 

En ce qui concerne la répartition des ressources, 80% des écoles communautaires et des écoles publiques sont implantées en milieu rural, elles accueillent 67% des élèves sur l'échelle nationale, selon un document intitulé "Principaux éléments de diagnostic du secteur de l'éducation au Tchad", publié mars dernier par les quatre ministères en charge de l'éducation au Tchad (Enseignement primaire et éducation civique; Enseignement secondaire; Formation professionnelle, arts et métiers; et Enseignement supérieur).

 

Mais le milieu rural demeure défavorisé en termes d'infrastructures et d'accès à l'école. On y trouve des écoles sans salles de classe, où des élèves prennent des cours à même le sol sous des hangars en paille ou en tiges de mil, révèle le document. Le personnel enseignant y manque également cruellement.

 

"Le défi majeur auquel le système éducatif tchadien est confronté dans le cycle primaire porte particulièrement sur la situation de l'achèvement qui reste faible et évolue très lentement", expliquent les "Principaux éléments de diagnostic du secteur de l'éducation au Tchad".

 

Selon le document, le faible taux d'achèvement du primaire est en réalité entretenu et perpétué par une faible capacité du système éducatif à garder en son sein les enfants jusqu'à la fin de leur cursus scolaire.

 

"Le taux brut de scolarisation est certes passé de 53% en 1990 à 91% en 2011 au primaire, et le ratio élèves-maîtres a baissé de 133 à 66% au cours de la même période, ainsi que le ratio élèves-classe de 130 à 68%", a confié à Xinhua Faïtchou Etienne, ministre tchadien de l'Enseignement primaire et de l'éducation civique.

 

Mais le taux de redoublement est de 22% et le taux d'achèvement à l'école primaire est de 37%, alors que la moyenne du taux d'admission en Afrique subsaharienne est de 64%, a-t-il déploré.

 

En matière de qualité des enseignements, les indicateurs sont faibles au Tchad. "Cela est dû, en partie, à l'insuffisance d'enseignants qualifiés", a expliqué Faïtchou Etienne. Au Tchad, le nombre des maîtres communautaires et des enseignants vacataires représente plus 70% de l'effectif total.

 

"Mon département est en train de finaliser une stratégie qui prévoit un recrutement massif d'enseignants formés dans les Écoles normales d'instituteurs (ENI) et les Écoles normales supérieures (ENS, couplée à la formation continue diplômante des maîtres communautaires", a promis le ministre. Les dispositions sont également prises pour un recrutement d'enseignants de matières scientifiques.

 

Au Tchad, 10,4% du budget général de l'Etat en 2012 ont été consacrés à l'éducation. La stratégie intérimaire pour l'éducation et l'alphabétisation, étalée sur trois ans, prévoit la construction de 1.300 salles de classe. "Le gouvernement fournit de gros efforts pour que, d'ici à l'effectivité du programme décennal de développement pour l'éducation et l'alphabétisation à l'horizon 2015, il y ait au moins 50 élèves par salle de classe", a affirmé M. Faïtchou Etienne.

 

Lors du forum national de réflexion sur le système éducatif, le président Idriss Déby Itno a lancé la "renaissance de l'école tchadienne". Selon lui, la nouvelle école tchadienne doit être le cadre de brassage des Tchadiens où sont enseignés l'écriture, la lecture, mais également les valeurs morales de tolérance et de respect d'autrui. Elle doit être un lieu du culte de l'excellence et un système d'éducation et de formation qui tienne compte des réalités du monde de l'emploi.

 

"Pour marquer le départ de la nouvelle école, le Gouvernement procédera à l'application de la loi d'orientation, dès la prochaine rentrée scolaire", a déclaré le président Déby Itno.

 

"Pour maintenir le nouvel élan, je demande au Gouvernement d'amplifier ses efforts en faveur de la condition des enseignants, des structures d'accueil, des équipements, des matériels pédagogiques et du pilotage de sa politique en la matière. Tout doit être mis en œuvre pour que cessent le démarrage tardif et l'arrêt précoce de l'année scolaire", a-t-il conclu.

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 19:34
n-djamvi-copie-1.jpgLa Mairie de N’Djaména a lancé hier une opération dénommée « coup de cœur en faveur des victimes des inondations de la capitale » et placée sous le patronage de la Première Dame, Hinda Déby.

 

Le Premier ministre, les présidents des institutions, les membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique, ainsi que de nombreux invités ont participé à cette action. Plusieurs dizaines de millions de FCFA ont été récoltés en faveur des sinistrés. Ce « coup de cœur » se poursuivra jusqu’au 27 septembre prochain.

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 19:37
syndicatsAu Tchad, les travailleurs du secteur public, en grève depuis deux mois pour obtenir l’application d’un accord sur une augmentation générale des salaires, ont décidé de suspendre leur grève pour laisser le temps à la médiation initiée par les chefs religieux d’aboutir.

Avant l’intervention des leaders religieux, la situation entre le gouvernement et l’Union des syndicats du Tchad était au bord de l’implosion. Le gouvernement menaçait de ne pas verser les salaires du mois d’août aux travailleurs en grève depuis deux mois. De leur côté, les employés menaçaient de fermer tous les bureaux de l’administration, y compris les urgences dans les hôpitaux.

 

C’est cette situation qui a poussé les leaders religieux à tenter une médiation qui a porté ses fruits. Le gouvernement accepte finalement de payer les salaires. Les travailleurs eux acceptent de reprendre le travail ce lundi en attendant de discuter comme l'explique François Djondang, secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad : « Nous nous sommes dit que lever carrément la grève serait aller trop vite en besogne. On accordait un mois (au gouvernement) pour pouvoir mener les discussions…» .

 

Du côté du gouvernement, il n’y avait aucune réaction à cette proposition samedi soir. Les médiateurs devraient se retrouver assez rapidement pour organiser une rencontre entre gouvernement et travailleurs, très probablement au cours de la semaine.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 10:16
maisons d'arret tchadAu Tchad, les conditions carcérales mettent la vie des prisonniers en danger. Les cellules sont souvent surpeuplées, il n’y a pas d’aération et la température intérieure peut atteindre 48 °C.

Intitulé "Tchad. Nous sommes tous en train de mourir ici. Les violations des droits humains dans les prisons", le nouveau rapport d’Amnesty International décrit les conditions de vie inhumaines auxquelles sont confrontés les prisonniers de six établissements pénitentiaires dans lesquels se sont rendus des chercheurs d’Amnesty International. Ce document passe en revue des faits qui se sont déroulés au cours des 12 derniers mois et décrit comment neuf prisonniers sont morts d’asphyxie, cinq de déshydratation et sept autres ont été abattus par des gardiens.

 

"Les prisonniers tchadiens doivent lutter chaque jour pour survivre. Il faut de toute urgence que les autorités veillent à ce que l'intégrité mentale et physique des prisonniers soit protégée et à ce que leur sécurité ne soit à aucun moment compromise. Il est inacceptable que les conditions carcérales soient telles qu’elles puissent transformer une peine d’emprisonnement en condamnation à mort", a déploré Christian Mukosa, spécialiste du Tchad à Amnesty International.

 

Conditions difficiles pour les prisonniers

Des détenus se sont plaints de ne manger qu’une seule fois par jour, à des heures irrégulières, et ont ajouté que les rations étaient à la fois insuffisantes et de mauvaise qualité. La nourriture est parfois servie dans des assiettes collectives, une même assiette pouvant être utilisée par six à dix détenus en même temps. En raison de l’insuffisance de nourriture, certains prisonniers, surtout les plus faibles, n’obtiennent rien à manger. Amnesty International a vu dans certains cas la nourriture être déposée directement sur des nattes sales, à même le sol. Le manque d’hygiène, l’état des installations sanitaires et la rareté de l’eau sont sources de graves préoccupations. Dans certaines des prisons visitées, le système d’évacuation des eaux usées ne fonctionnait pas depuis des années. La présence combinée d’eaux usées stagnantes et d’excréments humains dans les cours et autour des prisons met en danger la santé des prisonniers, du personnel et des habitants des localités où sont situées les prisons.

 

Un détenu a déclaré à Amnesty International: "Il faisait très chaud dans les pièces, en particulier entre mars et mai. Les cellules étaient très sombres la nuit et très mal ventilées. Ça sentait très fort parce que les prisonniers déféquaient et urinaient dans des seaux ou des sacs en plastique à l’intérieur des cellules."

 

L'accès des détenus aux soins médicaux est extrêmement limité. Dans certaines prisons, Amnesty International a constaté que des salles avaient été désignées pour servir de clinique mais qu'il s'agissait la plupart du temps de cellules, vides ou occupées. Aucun des établissements visités ne comptait de médecin dans son personnel. Parfois, le personnel des prisons demandait aux prisonniers qui affirmaient avoir quelques connaissances en médecine de soigner leurs codétenus. À la prison centrale d’Abéché, par exemple, un détenu camerounais condamné à deux ans de prison pour exercice illégal de la médecine servait d’infirmier et soignait les autres prisonniers.

 

Les femmes et les mineurs sont particulièrement en danger

Les femmes et les mineurs sont particulièrement en danger dans les prisons tchadiennes car il n'existe aucune infrastructure spécifique pour eux. Dans certaines prisons, les femmes étaient détenues dans les mêmes cellules que les hommes, ce qui leur faisait courir le risque de subir des violences sexuelles et des violences liées au genre. Même dans les prisons où les femmes disposaient de locaux séparés, les prisonniers et gardiens de sexe masculin n’avaient souvent aucun mal à circuler dans les cellules et cours réservées aux femmes. Amnesty International a vu des enfants et des bébés qui n’avaient parfois pas plus de 7 mois vivre en prison parce que leur mère y était détenue. Des adolescents étaient détenus avec des prisonniers adultes. La détention a des effets particulièrement perturbateurs pour les mineurs au Tchad, compte tenu de l’absence de programmes de réadaptation et de réinsertion pour les aider à retrouver une place dans la société.

 

Des réformes mal abouties

"Le Tchad a entamé depuis des années une réforme de l’institution pénitentiaire mais il n’y a eu que peu d’améliorations visibles. Le système pénitentiaire ne dispose même pas des éléments les plus essentiels pour permettre aux détenus de conserver un minimum de dignité. La plupart des prisonniers que nous avons rencontrés étaient faibles et émaciés. Certains étaient enchaînés 24 heures par jour depuis plusieurs mois et de nombreux détenus souffraient de maladies de la peau, d’infections sexuellement transmissibles, du paludisme ou de la tuberculose", a déclaré Christian Mukosa.

 

Recommmendations d'Amnesty International

Amnesty International appelle le gouvernement du Tchad à faire en sorte que toutes les prisons disposent de nourriture, de médicaments et d’eau potable et à ce que les conditions de détention respectent la législation nationale et les normes internationales. Le gouvernement doit demander l’aide des donateurs pour mener à bien sa réforme du système pénitentiaire; il faut que les ressources humaines, financières et techniques nécessaires soient allouées à ce secteur pour améliorer les conditions carcérales dans le pays. Les autorités doivent aussi enquêter immédiatement sur les innombrables atteintes aux droits humains commises dans les prisons tchadiennes, en particulier sur celles mentionnées dans le rapport, telles que les homicides dont se seraient rendus coupables des gardiens dans trois prisons en 2011; le viol présumé de détenues par des gardiens de la prison de Moussoro en janvier 2012; l'utilisation généralisée de chaînes pour entraver les prisonniers.

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 10:03
inond.jpgLes inondations causées par les pluies exceptionnellement abondantes dans plusieurs régions du sud du Tchad ont laissé des milliers de personnes dans le dénuement, en proie aux maladies et à la famine, constate le correspondant de Xinhua qui était sur le terrain dimanche et lundi dernier.

 

Au sud de N'Djamena, sur une distance de 130 kilomètres entre Bongor et Kélo, il y a de l'eau sans discontinuer le long de la route bitumée qui relie la capitale aux grandes villes septentrionales. Partout, l'eau a envahi la vaste plaine, jusqu'au rebord de la voie bitumée.

 

"On dirait que le Lac Tchad s'est transposé, comme par magie, ici au sud du pays. C'est du jamais vu", lâche un habitant du village de Djoumane, la cinquantaine, au pied du pont qui surplombe le Logone. Le fleuve, qui est un des affluents du Lac Tchad, a débordé de son lit sur des kilomètres, seules les hautes herbes indiquent ses rives naturelles.

 

Les champs de riz, de sorgho, de maïs, de taros et de patates douces sont dans ou sous l'eau. La plupart des habitations, très précaires et faites de terre battue et de chaume, se sont écroulées depuis plusieurs jours. D'autres résistent encore, mais leurs murs mouillés par l'eau jusqu'à un mètre du sol, ne tiennent que sur le fil du rasoir et menacent inexorablement ruine.

 

"Au début, nous avons essayé de dresser des digues autour de nos maisons", confie Pascal du village de Ham. Mais ce fut un coup d'épée dans l'eau. Les digues faites autour des surfaces emblavées n'ont pas résisté à la furie de l'eau.

 

Des hommes ont dû désherber une partie du rebord de la route bitumée pour y dresser une petite tente avec des secco ou des plastiques. Mais même là, l'eau est venue les titiller. Sous cet abri frêle et lamentable, les familles qui ont survécu à la montée des eaux, s'entassent, avec leurs quelques chèvres et poules. A la merci des insectes, des reptiles, du froid et de la pluie qui ne demande qu'à recommencer sans cesse.

 

Plus de champs, des hommes se trouvent un talent de pêcheurs. Les enfants, eux, barbotent dans l'eau ou apprennent à pêcher. A Teléou, à 33 km au nord de Kélo, une dizaine de gosses jouent au foot sur le terrain inondé de l'école. Comme si le sport roi procure une certaine joie au milieu de cet océan de désolations dans lequel la pluie les a plongés..

 

La nuit tombée, ils s'asseyent sur la voie bitumée ou errent le long, tels des fantômes. C'est leur façon de tuer le temps et les arias. Ils n'arrivent pas à trouver véritablement le sommeil, ne possédant ni couverture ni moustiquaire pour se protéger contre le froid, les insectes et les moustiques.

 

"L'eau, c'est la vie ou la vue", clame la Société tchadienne des eaux. Mais pour ces milliers de personnes, elle est aujourd'hui source de désolation, de maladies et de mort. On s'y lave ou nettoie ses habits. On y défèque, les latrines (s'il y en avait dans ces contrées) ont disparu. Puis on prend la même eau pour se désaltérer ou faire la cuisine. "Dans de telles conditions, l'on encourt le grave risque d'attraper une gastro- entérite", déplore Dr Adoum Mahamat, infirmier à l'hôpital régional de Bongor. "Des épidémies, comme le choléra, la fièvre typhoïde, la bilharziose ou le ver de Guinée, peuvent également trouver là une terre fertile".

 

A Zall, en terre Kim réputée pour ses taros, des hommes débarquent, sur la route nationale, des taros couverts de boue. Des femmes et enfants nettoient les tubercules avec l'eau omniprésente, puis les rangent dans des sacs.

 

"Nous hommes vont en pirogue au bord du fleuve, plongent sous l'eau et déterrent ces taros que nous avons mis en terre depuis janvier dernier", explique Mme Amina. Le bord du fleuve, le Logone, est à 2 kilomètres de la route. Et aller sous l'eau chercher les taros, ajoute la paysanne, vous crée des démangeaisons sur tout le corps, qui ne peuvent être atténuées qu'avec une bonne toilette et de la pommade.

 

Ces taros sont essentiellement destinés aux marchés de la capitale. Le petit seau, qui sert d'unité de mesure, vaut 1.000 F CFA, soit deux fois le prix habituel.

 

"Généralement, c'est en décembre que nous récoltons les taros. Mais cette année, avec ces eaux qui ont tout envahi, nous n'aurons presque rien", déclare Mme Amina. Elle prédit une grande famine dans le village et à des dizaines de kilomètres à la ronde.

 

A Zall, comme tous les autres villages du Sud, la plupart des ménages avaient épuisé leur stock de sécurité alimentaire avec la période de soudure. Ceux qui comptaient sur les cultures vivrières ou les cultures de "jardin" (légumes, patates douces, maïs, etc.), ont été surpris par les eaux pluvieuses. Dans le dénuement et face au désespoir, des hommes vont jeter le filet dans ces eaux, puis le ressortent souvent sans le moindre poisson.

 

A l'entrée de Batchoro et de bien d'autres villages, une plaque indique "Projet Village sans famine", un site de reboisement financé par le Programme national de sécurité alimentaire. Cette belle affiche est aujourd'hui contredite par les inondations. Si rien ne se fait en urgence, quand les eaux se retireront dans trois ou quatre mois, elles laisseront dans leur sillage désolations, tas de ruine et famine.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 19:17
Deux mois de grève et toujours pas de terrain d’entente entre les syndicalistes et les autorités gouvernementales. Réunis le 8 septembre dernier à la Bourse du travail, les membres des organisations syndicales ont du répondre à une invitation « surprise » de l’archevêque de Ndjamena, du président du Conseil supérieur des affaires islamiques et le secrétaire général de l’Entente des Eglises et missions évangéliques au Tchad.

 

Il leur a été proposé de suspendre la grève pour diverses raisons comme on peut le lire sur RFI.fr: «Les sept semaines de grève et les différentes déclarations nous ont conduits à une situation de tension extrême. La moindre étincelle risque de provoquer des troubles graves. C’est pourquoi nous vous demandons de suspendre la grève pour faire baisser la tension et nous permettre de nous rapprocher des autorités en vue d’une médiation.» Réponse des responsables syndicalistes qui ont consulté leur base pour décider d’une grève sèche à partir de ce lundi 10 septembre 2012, ils repoussent d’une semaine l’échéance de la grève sèche. Pendant ce temps, la grève est maintenue avec un service minimum assuré, même si les salaires du mois d’août n’ont pas été versés.

 

Du côté du gouvernement, le ministre tchadien des Finances et du Budget, Christian Georges Diguimbaye, persiste que les salaires du mois d'août seront versés seulement aux agents de l'Etat non-grévistes. L'UST doit prendre ses responsabilités et s'acquitter de la rémunération de ceux des agents qui ont respecté son mot d'ordre de grève, a-t-il précisé. Début août en effet, il avait déjà ordonné la suspension, pendant quelques jours, du paiement des salaires du mois de juillet. Réplique du secrétaire général adjoint de l'UST, Adjia Djondang François, le ministre Diguimbaye n'a pas l'autorité de couper le salaire. Le gouvernement pense qu'en refusant de payer le salaire, les grévistes seront obligés de reprendre le travail. Cette situation n'est pas la première puisque les travailleurs ont eu déjà à faire face à une telle situation dans le passé où ils ont eu à passer des mois sans salaire et ils n'en sont pas morts, rappelle le secrétaire général de l'UST.

 

Dès les premières heures de leur mouvement, de nombreux communiqués de soutien au mouvement des travailleurs avaient été quotidiennement enregistrés dans les médias nationaux, émanant des partis politiques, associations de la société civile et particuliers. Le secteur privé a même observé, la semaine dernière, une journée de grève pour soutenir le public et le parapublic. C'est de la récupération politique, estime le gouvernement, face à ces soutiens incessants au mouvement des travailleurs. L'UST est composée d'une multitude d'organisations affiliées qui, en leur sein, ont des milliers de militants et d'adhérents. Quel est le parti politique qui pourrait venir manipuler tout ce beau monde où chacun a son obédience politique?, s'interroge Adjia Djondang François, qui dit ne pas comprendre "les velléités" du gouvernement.

 

L'appel du chef du gouvernement est resté à ce jour vain. Pire, le mouvement de protestation des syndicats risque de se radicaliser davantage dans les jours à venir. Au grand dam des populations qui estiment que le service minimum observé dans les hôpitaux ne résout pas leurs malheurs.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 19:11
Trois leaders syndicaux  ainsi que le directeur de publication de N'Djamena-bihebdo, le journal d'opposition le plus connu, étaient entendus lundi par la police dans le cadre d'une pétition hostile au régime du président Idriss Deby, apprend-on de sources concordantes.

 

Le président de l'Union des syndicats du Tchad (UST) Michel Barka, son vice-président Younous Mahadjir et son secrétaire général général François Djondang étaient lundi à la police judiciaires qui les avaient convoqués, a affirmé à l'AFP leur avocate Delphine Kemneloum.

 

Leur syndicat a lancé récemment une pétition dans laquelle est indiqué : "Tous les Tchadiens subissent la mort dans l'âme: le népotisme, la mauvaise gestion, l'impunité, la cherté de la vie, la paupérisation sans précédent de la population, bref l'arbitraire du pouvoir Deby".

 

 "Toute la population du Tchad vit dans une précarité absolue. Il manque de l'eau potable, de l'électricité, des médicaments, des produits de première nécessite", ajoute le texte.

 "Les Tchadiens signataires de cette pétition disent non et non à l'esclavage au XXIe siècle et non à la privatisation du pays", cponclut la pétition.

 

Jean Claude Nekim, le directeur de publication N'Djamena-bihebdo, le plus ancien journal d'opposition, a lui aussi été entendu lundi par la police judiciaire, a-t-il indiqué à l'AFP par téléphone depuis Libreville.

 

"On me reproche d'avoir fait paraître une brève sur la pétition dans le journal. Le ministère public considère que c'est une diffamation. J'attends d'être présenté au procureur", a-t-il expliqué.

 

A l'appel de l'UST, les fonctionnaires tchadiens ont entamé le 17 juillet une grève pour réclamer une augmentation de salaires de 115% promise pour janvier 2012 par le gouvernement. En novembre 2011, ce dernier avait promis d'augmenter progressivement les salaires des fonctionnaires dès le début de l'année 2012.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 10:47
maisons-d-arret-tchad.jpgAmnesty International publie ce lundi 10 septembre un rapport sur les conditions de détention dans les prisons tchadiennes. Dans de nombreuses prisons, il y a quatre fois plus de prisonniers que ce que permet la capacité théorique d'accueil. Amnesty appelle les autorités à réformer le système pénitencier mais aussi le secteur de la justice. Les conditions de détention dans les prisons tchadiennes sont si déplorables, explique l'organisation de défense des droits de l'homme, qu'elles s’apparentent à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

D’après Christian Mukosa, auteur du rapport d'Amnesty International sur les prisons tchadiennes, les conditions de détentions sont insupportables

C’est ainsi que le titre de ce rapport, qui fait écho aux témoignages de prisonniers qui disent qu'ils sont en train de mourir de maladie, de manque de nourriture.

 

D’après ce témoignage, dans les prisons tchadiennes, la température peut grimper à 45 degrés, 48 ou 50 quand vous êtes enfermés dans un local prévu pour une dizaine de personnes.  La situation est très difficile. Il y a eu de graves violations des droits humains liées à la surpopulation. Certains prisonniers en arrivent à se révolter.

 

En 2011, il y a eu trois incidents dans lesquels les prisonniers, qui dit-on voulaient s’échapper, se sont fait tirer dessus. Sept prisonniers sont morts dans trois prisons différentes. 

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 20:47
idi.jpgAu Tchad, les leaders religieux jouent les médiateurs. Ils ont proposé leurs bons offices pour mettre fin à la crise sociale qui oppose les travailleurs du secteur public et les autorités. Les fonctionnaires sont en grève depuis plus d’un mois et demi pour obtenir l’application d’un accord d’augmentation de salaire.

Ils s’apprêtaient d’ailleurs à déclencher ce qu’ils appellent une grève sèche, c’est-à-dire sans aucun service, pour la semaine prochaine, en réaction aux menaces du ministre des Finances de ne pas payer les salaires aux grévistes. Ils ont cependant repoussé d’une semaine cette décision après l’entrée en lice de ces leaders religieux.

 

Les travailleurs étaient venus nombreux à la Bourse du travail, ce samedi matin 8 septembre, obligeant la police à dévier la circulation. L’objectif de la réunion était de décider d’une grève sèche à partir de lundi parce que les salaires du mois d’août n’ont pas été versés.

 

Seulement à quelques heures de la réunion, l’archevêque de Ndjamena, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques et le secrétaire général de l’Entente des Eglises et missions évangéliques au Tchad ont convié les responsables de l’Union des syndicats du Tchad à une rencontre pour leur dire ceci : « Les sept semaines de grève et les différentes déclarations nous ont conduits à une situation de tension extrême. La moindre étincelle risque de provoquer des troubles graves. C’est pourquoi nous vous demandons de suspendre la grève pour faire baisser la tension et nous permettre de nous rapprocher des autorités en vue d’une médiation. »

 

Réponse des syndicats : « Nous allons consulter l’assemblée générale avant de vous répondre. »

 

Les travailleurs n’ont finalement pas accepté de suspendre le mot d’ordre de grève. En revanche, ils repoussent d’une semaine l’échéance de la grève sèche. Pendant ce temps, la grève est maintenue avec un service minimum assuré.

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